L'usage des écrans et leur impact sur le développement cognitif des enfants suscite de nombreux débats éducatifs et scientifiques. Une étude dirigée par l'Inserm et menée en étudiant les données de 14000 enfants suggère que, si le temps d’écran a son importance, le contexte d’exposition compte également.

Cette étude reprise dans de nombreux médias a été réalisée par une équipe de recherche dirigée par le chercheur Jonathan Bernard au sein du Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (Inserm, INRAE, universités Paris Cité et Sorbonne Paris Nord). L’équipe a cherché à évaluer les associations entre utilisation d’écran et développement cognitif dans la petite enfance, en prenant en compte les facteurs liés au contexte social, périnatal, familial et aux habitudes de vie. Elle a travaillé sur les données de près de 14 000 enfants de la cohorte française Elfe de leurs 2 ans à leurs 5 ans et demi, entre 2013 et 2017.

Des effets faibles et difficiles à détecter

L’équipe de recherche a observé qu’aux âges de 3,5 et 5,5 ans, le temps d’exposition aux écrans était associé à de moins bons scores de développement cognitif global, en particulier dans les domaines de la motricité fine, du langage et de l’autonomie. Cependant, lorsque les facteurs relatifs au mode de vie et susceptibles d’influencer le développement cognitif étaient pris en compte dans les modèles statistiques, la relation négative se réduisait et devenait de faible magnitude.

Selon Franck Rasmus, co-auteur de l’étude « cette étude montre que les effets des écrans sur l’enfant sont surtout faibles et difficiles à détecter, même avec un aussi grand effectif. Autrement dit, s’il y avait un effet délétère global et important des écrans sur l’enfant, il devrait se voir de manière beaucoup plus claire et sans ambigüité dans cette étude.»

Un impact négatif de la télévision au moment des repas

Pour Franck Rasmus, « le “temps d’exposition aux écrans” n’est pas un facteur homogène, il regroupe des contenus et des usages des écrans qui peuvent avoir un effet négatif sur l’enfant, et d’autres contenus et usages qui peuvent avoir un effet positif. »

Il est donc préférable de s’intéresser aux contenus et usages précis. Ainsi, les résultats de l’étude montrent aussi que, indépendamment du temps d’exposition, avoir la télévision allumée pendant les repas en famille à l’âge de 2 ans (ce qui concernait 41 % des enfants) était associé à de moins bons scores de développement du langage au même âge. Ces enfants présentaient également un moins bon développement cognitif global à 3 ans et demi. Cela peut s’expliquer par le fait que la télévision interfère avec la qualité et la quantité d’interactions entre parents et enfants durant les repas, qui sont un moment d’échange important.

Cet article est rédigé par Pauline Amadé Dimitrov le 21 septembre, sur le site de la fédération addiciton.

Continuer

Autres actualités

13/11/2023

Journée régionale 2023 : Addictions : périnatalité et jeunesse : la place du professionnel – partenaire

La 2PAO vous propose la journée régionale d’abord prévue tous les deux ans, à présent annuelle; a pour mission la rencontre des professionnels de l’addiction d’Occitanie, le 7 décembre 2023 à Toulouse.

26/10/2023

MOIS SANS TABAC 2023, INSCRIVEZ-VOUS !

La 8e édition du Mois sans tabac, un défi national collectif qui invite tous les fumeurs à passer 30 jours sans fumer, débute le 1er novembre.

03/10/2023

Mois sans tabac 2023 - Association Addictions France TARBES

Cette année encore, notre CSAPA à TARBES organise des actions à destination du grand public dans le cadre du Mois Sans Tabac.

Ce site utilise des cookies. Nous utilisons des cookies pour personnaliser le contenu du site internet, proposer des fonctions de partage vers les réseaux sociaux et analyser le trafic du site internet. En poursuivant la navigation sur le site, vous acceptez l’utilisation des cookies.